Les structures sont composées de
 bambou du jardin, matériau fin, simple et naturel, qui pousse près de 
l’atelier. Elles sont nées d’une série assez longue baptisée « Indian 
sessions » qui avait donné vie à une installation en octobre 2008, à 
Laval, dans les grandes immensités vides métalliques de la Socomam, 
intitulée « On n’est pas des indiens » où siégeaient de hauts tipis de 
toiles tendues au milieu d’objets peints éparpillés au sol et habités de
 musique.
Aujourd’hui
 les structures se font plus légères et aériennes, stables et instables à
 la fois, architectures éphémères tendues de gestes simples 
d’agglomérats et de ficelage. Comme s’il s’agissait de monter au plus 
vite en créant des tensions internes, des rythmes inégaux, des trames 
souples en toute liberté, de façon dynamique énergisant l’espace. Tout 
se joue de manière aléatoire, non préméditée, « pousse », s’avance, 
s’élance et s’échappe vers le haut. Forme, rythme et tension semblent 
venir d’une poussée intérieure, d’un mouvement ascensionnel inhérent, de
 cette fragilité naturelle qui gravite inéluctablement vers les cimes.
Réunies,
 les armatures dialoguent, se répondent, s’interpellent, créent leur 
espace, leur champ d’action où le spectateur déambule, hésite, et 
cherche à combler leur vide qui se cogne en écho aux fins morceaux 
peints tendus aux murs. L’environnement se fait léger, stable au sol et 
vacillant plus haut, à la fois fermé et ouvert, espace pénétrable, tout 
de bleu revêtu.