peinture : tiera oscura et wild white planet


Mon travail prend la forme d’installations plus ou moins grandes selon l’espace,  s’adaptent au lieu et en épousent les formes. Des toiles, des éléments et des matières naturelles ou plastiques, de la vidéo et du son se déploient en tous sens.

Le  tableau se crée véritablement en trois dimensions pour que le spectateur pénètre bien au centre du dispositif. La peinture se multiplie, se répand, s’épanche, s’accroît  grâce aux surfaces, aux formes, aux structures, aux textures, aux images mobiles, aux matières sonores déposées comme si le tableau éclatait.
Tout devient espace pictural plein ou total comme une peinture « all around » (selon les mots d’Eric Troncy).

Les peintures, sur châssis ou sur toiles libres, sont travaillées en épaisseur, intègrent des matériaux différents et non nobles comme la poussière, le torchis, les bambous, la ficelle, le papier, le carton, l’herbe, le bois, les feuille. Les surfaces prennent corps, deviennent granuleuses et fluides, arborent des couleurs denses, brillantes ou ternes toujours saturées - le noir et/ou le blanc dans les dernières séries. Cette texture permet un jeu de regards car les noirs ne sont pas aussi noirs au fil de la journée.

Autour des toiles, comme si elles s’en échappaient des matières gravitent. Elles  s’agglutinent, occupent les interstices, les recoins de chaque mur, du sol jusqu’au plafond. Ces éléments sont des objets trouvés dans l’atelier ou la maison, des outils, des palettes, des surfaces ou des choses reconnaissables décontextualisées qui rythment la vision, la scandent et cassent la logique du tableau et son rapport à l’espace qui l’entoure.

La vidéo amplifie les textures et rend les motifs moins reconnaissables encore, plus mystérieux, plus abstraits tout comme le son offre un mélange de bruits, de sonorités industrielles ou naturelles, de mélodies syncopées ou de rythmes décalés qui apparaissent comme une respiration dans ce méandre pictural.

Tout cela participe à la création d’une atmosphère, d’un paysage mental où déambule le spectateur.