En voile bouclée MAille-CEL (texte de présentation, 2020)

Fil sonore.

Suivre la fibre. Démêler le filament  pour frayer son chemin dans le labyrinthe. Le Minotaure guette.

Voguer sur la trame tendue de l’étoffe libre.

 

Au fil de la patte, la toile prend forme. Tisser des liens via les larges coups de pinceau. Les drippings s’emmêlent, all-over sur le support envahi.

Les boucles gestuelles circonscrivent l’espace. Marcel passe au travers des mailles. Les strates se mêlent. L’étendue sature. Les noms susurrés à l’oreille s’abîment. La trame virevolte. Les Jeunes Dieux jouent une boucle infinie.

 

Le lieu se définit au travers.

 

Ariadne dépose le fil.

 

La peinture abstraite surgit. Contenue dans le châssis, elle se répand du sol au plafond. Sur le fil, les objets entrent dans la toile. L’espace s’immobilise. Fragile équilibre. Blanc recouvrement. Couches amples et emmêlées, les formes s’évanouissent.

 

Le voile alunit.  Pérenne.

 

Les mots s’agglutinent. Les noms parlent. Discrètement, s’effacent. Le silence de l’atelier, envahissant .

Souvenirs du vide. Comblé par ce fil ténu entre peinture et pensées.

 

Une aire blanche, blanc monde.